Evangile de Jésus Christ selon
Saint Jean (13, 1-15)
Le lavement des pieds ? Pourquoi les pieds ? Pierre a raison : pourquoi pas la tête ou les mains ? D’ailleurs, plus c’est sale, plus Jésus touche : Il guérit le paralytique ou l’homme à la main desséchée de sa seule parole, mais touche le lépreux et se laisse toucher par l’hémorroïsse. « Tic Obsessionnel Compulsif » ?
Bien sûr, ce geste nous dit que rien, lèpre ou mycose aux
pieds de notre âme, ne peut L’écœurer en nous. Rien. Mais ce que Jésus lave ici
semble assez dérisoire : ce sera sale au premier pas, dans la poussière ou
dans notre chaussure confinée aux odeurs fétides.
« Plus tard tu comprendras » dit le
Christ. Oui, il a fallu du temps pour que le Sacrement de réconciliation soit
inspiré à l’Eglise comme réalité de la fidélité du Sauveur. Pour que nous
puissions vivre en sauvés malgré ces travers, ces erreurs qui nous collent à la
peau, dans lesquelles nous retombons inlassablement, écharde dans la chair de
Paul. C’est cette lutte désespérante que le Christ vient rencontrer et
transformer en matin de Pâques. Loin de relativiser nos fautes récurrentes,
l’Humilité du Serviteur nous invite à l’humilité essentielle pour accueillir la
Miséricorde intarissable de Dieu, ce regard qui je juge pas nos handicaps, mais
infatigablement vient nous laver dans l’eau lumineuse d’un pardon brûlant
d’amour.
Le bain
du baptême est appelé à se renouveler à chaque fois que nous nous sentons
mauvais, comme une douche lorsque nous sentons mauvais, dans ce sacrement où,
merveille, nous nous réconcilions avec le Père autant qu’avec nous-mêmes, sans
lequel « nous n’aurons pas de part avec Lui ».
Ô, Christ, « Que serais-je sans Toi qui vins à ma rencontre ? ». Quelle est ma ténacité envers ceux que parfois je tente d’aider, et que je vois continuer dans leurs désespérantes ornières ? « C’est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous. »
Denis
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