Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux
Colossiens (3,1-4)
Frères, vous êtes
ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les
réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Tendez vers les réalités d’en haut, et non pas vers celles de la terre.
En effet, vous êtes morts avec le Christ et
votre vie reste cachée avec lui en Dieu. Quand paraîtra le Christ, votre vie,
alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui en pleine gloire.
Évangile de Jésus Christ selon saint Jean (20,1-9)
Le premier jour de la
semaine, Marie Madeleine se rend au tombeau de grand matin, alors qu’il fait
encore sombre. Elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court
donc trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle
leur dit : « On a enlevé le Seigneur de son tombeau et nous ne savons pas où on
l’a mis. » Pierre partit donc avec l’autre disciple pour se rendre au tombeau.
Ils couraient tous les deux ensemble, mais l’autre disciple courut plus vite
que Pierre et arriva le premier au tombeau. En se penchant, il voit que le
linceul est resté là ; cependant il n’entre pas. Simon-Pierre, qui le suivait,
arrive à son tour. Il entre dans le tombeau, et il regarde le linceul resté là,
et le linge qui avait recouvert la tête, non pas posé avec le linceul, mais
roulé à part à sa place.
C’est alors qu’entra
l’autre disciple, lui qui était arrivé le premier au tombeau. Il vit et il
crut. Jusque-là, en effet, les disciples n’avaient pas vu que d’après
l’Écriture, il fallait que Jésus ressuscite d’entre les morts.
« Vous
êtes ressuscités avec le Christ ». « Si le Christ n’est pas
ressuscité (…) votre foi est vaine » ajoute Paul en 1Co14. Pourtant,
nous n’avons jamais approché la mort, sinon d’une manière
« sacramentelle », ce qui ne peut que « prévenir » la
véritable angoisse de l’agonie, et surtout ne nous préserve pas, nous en
faisons l’expérience, de mourir à nouveau par le péché (jamais
totalement cependant si notre espérance demeure).
Mais
Jésus nous a laissé un signe pour bien comprendre : la Résurrection de
Lazare. « Et le mort sortit, les pieds et
les mains attachés, le visage enveloppé d’un suaire » (Jn11.44). Rien
à voir avec ces bandelettes du Christ qui sont restées là, alors que le corps
est absent, signe sur lequel Jean insiste avec obstination ! Par le baptême,
notre tombeau est ouvert, nous sommes comme Lazare, ressuscités par un appel,
mais encore pieds et mains attachés par nos désirs, et nos égoïsmes qui nous
rattrapent si souvent, le visage enveloppé d’un suaire », qui sont un peu
comme ce voile qui nous empêche de voir Dieu en vérité. Le rideau du temple
s’est déchiré, mais nos écailles n’ont pas fini de tomber. Infinie sollicitude
de Dieu qui se livre à petite dose, nous apprivoise patiemment, et se dévoile
en enlevant délicatement ces bandelettes, jour après jour, au rythme de notre
disponibilité, à travers tant de rencontres sur notre chemin, pour faire de
nous ces saints, ces êtres vraiment ressuscités avec lui, qui pourrons dans la
liberté absolue des Fils transfigurés par la Vérité, offrir chaque jour un peu
plus de notre vie et, à notre dernière heure, courir pieds nus dans ses bras.
Pour le Christ, liberté absolue de Dieu, cette étape
est franchie de toute éternité.
Denis
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