Frères, l’Amour du Christ nous saisit quand nous pensons qu’un seul est mort pour tous, et qu’ainsi tous ont passé par la mort. Car le Christ est mort pour tous, afin que les vivants n’aient plus leur vie centrée sur eux-mêmes, mais sur lui, qui est mort et ressuscité pour eux. Désormais, nous ne connaissons plus personne à la manière humaine : si nous avons compris le Christ à la manière humaine, maintenant, nous ne le comprenons plus ainsi. Si quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé, un monde nouveau est déjà né.
Ce qui nous est proposé ici, c’est une définition de la foi chrétienne. Non comme énonciation des Vérités qu’elle porte « comme un vase fragile » mais dans la transformation qu’elle opère.
La foi est un saisissement, lorsque nous réalisons, en effet, que le Christ a tout fait, tout enduré, tout accepté pour que nous comprenions qui était Dieu, et qu’ainsi nous sortions de nos fausses images. Un écho de ce passage sera énoncé en 1Jn4,10 « Ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, c’est lui qui nous a aimés, et il a donné son Fils unique qui est la victime offerte pour nos péchés ». Jugé, condamné, calomnié, torturé, crucifié, mort et ressuscité juste pour, en criant le pardon et la déréliction de Dieu, nous poser une question centrale « pour vous, qui suis-je ? ». Question dont aucune réponse ne peut prétendre cerner l’étendue, « la hauteur, la largeur, la profondeur ». (Cf Eph 3,18, autre définition des effets de la foi). Question qui prendra toute notre vie, qui la soulèvera, car elle nous oblige aussi à nous positionner, à découvrir en nous ce « Vous êtes des dieux » (Ps 81,6).
La foi n’est pas une hypothèse, si rassurante fut-elle. Elle est la conséquence d’une Rencontre où tout s’ouvre sur un inconnu totalement différent, où les questions qui se posaient jusque là, même si elles demeurent, sont remises à leur place. La foi opère en nous ce déplacement de notre pensée qui ne tourne plus en orbite sur nous-même et nos propres désirs, mais sur la nature même de Dieu, son projet, et son désir pour le monde, que nos yeux commenceront à voir à travers ce filtre, où tout est transfiguré par l’Espérance et la joie de l’Emerveillement. Non pas « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil », mais « tout le monde est appelé à renaître et ainsi à commencer à vivre ».
Dans ce regard nous ne pouvons que poser à notre entourage une question qui n’est qu’un écho de la première : « Si tu savais le don de Dieu ! » ( Jn 4,10). Dans ce regard se vit cette nouvelle création dont parle Isaïe « Car voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l'esprit. » (Is 65,17) - et que reprendra l’Apocalypse, Rencontre décisive de notre vie : « Alors j’ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle, car le premier ciel et la première terre avaient disparu » (Ap 21,1)
Dans le Christ, tout cela est déjà accompli. Oui, l’amour nous saisit !
Denis
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Pour mémoire :
2 Co 5, 14s
Bonne journée
Rédigé par : marie | 22 juillet 2008 à 10:21