Mardi 5 Août 2008 Mt 15.1-2.10-14
Des Pharisiens et des scribes venus de Jérusalem s’approchent de Jésus et lui disent : »Pourquoi tes disciples désobéissent-ils à la tradition des anciens ? En effet, ils ne se lavent pas les mains avant de prendre le repas » >Jésus appela la foule et leur dit : « Ecoutez et comprenez bien ! Ce n’est pas ce qui entre dans la bouche qui rend l’homme impur. Mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui rend l’homme impur. » Alors les disciples s’avancèrent et lui dirent : « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés en entendant cette parole ? » Mais il répondit : « Toute plante que mon Père du ciel n’a pas plantée sera arrachée. Laissez-les dire : ce sont des guides aveugles pour des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous deux dans un trou. »
Le dicton « il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre » parle de l’entendement, et non de l’ouie). L’aveuglement est du même ordre. Ces pharisiens sont obnubilés par un signe dont ils ont perdu le sens. Se laver les mains avant de manger dit le danger de mêler notre nourriture spirituelle de mensonge, d’idées idolâtres, etc. Mais si cela devient une règle en soi, elle est bonne à être arrachée (les évènements sont souvent l’instrument du Père pour cette besogne, apportant des vagues de vie dans le calme plat de nos stérilités). Mais comme on ne peut violer la liberté de pensée, il ne sert à rien de vouloir ouvrir les yeux d’aveugles qui ne veulent pas voir. On peut seulement les attirer sur un terrain où, pour eux, il n’y aura pas trop de trou : celui de la vraie pureté. La péricope de ce jour omet le passage sur les offrandes sacrées, qui dédouanent certains de soutenir leurs parents : ils ne savent pas voir dans l’autre Dieu en personne et confinent le sacré à des actes stériles.
Un jour viendra où, comme pour Paul, la lumière se fera, par la croix. « Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé »(Za12.10).
Ce jour là, « Heureux les cœurs purs, ils verront Dieu » (Mt5.8).
L’impureté ? C’est laisser entrer en soi l’autosatisfaction, l’appropriation dans orgueil des œuvres accomplies à travers nous. C’est de préférer nos petites habitudes anesthésiées d’assurances indiscutables à l’appel du large vers la Vérité et la rencontre de l’autre tel qu’il est.
La pureté, ce n’est pas d’être « en règle ». La pureté, ce n’est même pas de ne pas tomber, ou alors la béatitude serait sans espoir. La pureté, c’est une soif. C’est toujours désirer se relever, c’est toujours désirer suivre ce Chemin, cette Vérité, cette Vie qui viennent à notre rencontre. C’est désirer reconnaître chaque manquement, et, d’une certaine manière, en offrir la souffrance à Celui qui veut notre bonheur et notre liberté. La pureté, c’est désirer discerner les véritables priorités, celles de la compassion et de la charité, en les ajustant à l’unique diapason : la prière, qui nous aidera à discerner en chacun ce qu’il porte de divin en lui, et à le servir en grandissant avec lui dans cette nature qui nous dépasse.
La pureté, c’est désirer voir Dieu.
Son désir et de nous exaucer..
Denis
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