La réception du christianisme byzantin par l’Eglise catholique présente une sorte d’anomalie. Invoquant l’autorité de Thomas d’Aquin, les théologiens occidentaux rejettent généralement l’idée d’une distinction réelle entre l’essence et les énergies divines, tout comme la notion de grâce incréée, laquelle joue un rôle essentiel dans la vision de Grégoire Palamas (XIVè siècle). D’un autre côté, ces mêmes théologiens ont été nombreux à redécouvrir, durant la période récente, la pensée de Maxime le Confesseur (VIIè siècle), voyant en celui-ci un génial précurseur de Thomas d’Aquin. Or que resterait-il de la doctrine de Grégoire Palamas sans le patronage de Maxime le Confesseur ? Comment méconnaître l’un et reconnaître l’autre au nom du même Thomas d’Aquin ?
Ce qui vient ici au jour à travers l’étude des contextes et des enjeux doctrinaux, c’est la coexistence, jusqu’alors insoupçonnée, de deux représentations distinctes du rapport entre le créé et l´incréé. L’Occident latin et l’Orient byzantin n’en finissent pas de comprendre différemment cette foi qui leur est pourtant indiscutablement commune.
Références de ce livre : Antoine Lévy, op, Le créé et l’incréé. Maxime le Confesseur et Thomas d’Aquin - Aux sources de la querelle palamienne, Paris, Vrin, 2007, 560 pp., (coll. Bibliothèque Thomiste).
Références sur l'auteur : Antoine Lévy, ancien élève de l’E.N.S. (St Cloud), est entré dans l’Ordre dominicain en 1990. Il dirige actuellement les activités du Studium Catholicum à Helsinki en Finlande.
Tags : Thomas d’Aquin, Grégoire Palamas, Maxime le Confesseur, vrin, théologien, christianisme, catholique, occident latin, orient byzantin.