Ne cherchez pas Véronique au long du récit de la Passion.
Vous ne l'y trouverez pas. Les évangiles n'en parlent pas. Et
pourtant son geste, nous le connaissons bien. Le geste de Véronique, sans doute
légendaire, est entré dans la tradition du chemin de croix. Un geste simple et
vrai, nous le savons, en dit bien souvent plus long que tous les discours et
les bavardages stériles. Le geste de Véronique dit combien il est toujours
possible de redonner toute sa dignité à un visage bafoué. En tous lieux de
notre monde, à chaque fois que le visage de Dieu est défiguré dans l'homme et le
visage de l'homme défiguré comme image de Dieu, il nous faut croire que la main
de l'homme et l'agir de l'homme peuvent encore quelque chose. C'est là notre espérance
!
Ne cherchez pas Véronique au long du récit de la Passion. Vous ne l'y trouverez pas. Elle vous attend ailleurs. Elle vous donne rendez-vous partout où il y a un regard à croiser, un visage à transfigurer, une main à tendre, des pleurs à partager, des larmes à essuyer, une dignité à redonner et, surtout; le visage de Jésus à graver au fond d'un cœur.
VIème station, chemin de croix du Père Benoît Gschwind, Prions en Eglise, janvier 2007
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