C’est
l’histoire de deux types qui marchent sur une route un dimanche soir ...
1) ils traînent leur tristesse, accablés par ce qui leur arrive et ils
discutent ensemble. Un troisième les rejoint, qu’ils de connaissent pas et qui
leur demande ce qui se passe. L’actu n’est pas bonne et la marche, ça incite à
causer. Alors, ils lui expliquent que c’est leur pote qui s’en est pris plein
la gueule, leur chef de bande, un idéaliste. Bon, c’est vrai qu’il dérangeait,
mais quand on sait le bien qu’il faisait par ailleurs autour de lui, c’est
quand même énorme, non ! Le condamner à mort et l’exécuter illico.
Ahurissant … ! Ils sont effondrés, sonnés, ne comprennent pas.
2)
L’autre, qui a commencé par les écouter, se met à leur expliquer des trucs
qui les aident à mieux comprendre et qui font chaud au coeur… ça leur
remonte le moral et ils ne voient pas le temps passer.
3)
La marche ça creuse et il se fait tard. Comme ils approchent d’un village, les
deux invitent leur nouvel ami à souper avec eux. Une fois à table, ce dernier prend
le pain, se recueille et le rompt pour leur donner un morceau à chacun. Alors,
incroyable ! ils reconnaissent le geste et leurs yeux s’ouvrent, … mais oui,
c’est lui ! mais alors, mais alors … ! et il n’est déjà plus
là !.
4) Dans l’émotion, les deux repartent dans la nuit, le cœur brûlant d’émotion et ne pouvant pas garder cela pour eux, pour raconter à leurs amis ce qui leur est arrivé.
Ça c’est
passé il y a 1975 ans, sur une route qui mène à Emmaüs. Les deux types,
c’étaient Cléophas et un copain. Le troisième c’était Jésus, Dieu venu parmi
les hommes pour leur proposer de vivre selon l’amour, condamné, exécuté et
ressuscité.
Moralité :
- ça
peut être bouleversant de se partager un repas avec quelqu’un, surtout
quelqu’un qu’on aime, car ce qui s’y passe ne concerne pas que l’estomac.
- si
nous avons besoin de consommer des nourritures terrestres pour nous développer
et assurer notre existence biologique, nous avons aussi besoin d’autres nourritures
pour grandir et fortifier notre vie spirituelle.
- le
pain de vie et l’eau vive sont les bons produits pour cela. Il est
indispensable d’en absorber régulièrement sous peine de nous dessécher.
- le
chemin d’Emmaüs est aujourd’hui repris dans la démarche eucharistique :
1)
nous y venons avec nos petits ou gros soucis,
2) on essaye ensuite d’y voir
plus clair ensemble à la lumière de la Parole de Dieu
3) puis nous partageons ce repas
où Dieu se donne à manger.
4) enfin nous repartons vers le monde pour proclamer
la bonne nouvelle …
Suggestion :
A chaque
fois que nous sommes tristes, bougons ou désespérés sur nos petits bouts de chemin,
ne restons pas seuls et pensons à ce troisième marcheur qui nous rejoint, lui qui a
dit : si deux ou trois d’entre vous sont réunis en mon nom, je serais au
milieu d’eux.
Patrick
Le "coeur brûlant", ne serait ce pas l'expérience fondatrice de toute vie dominicaine ? De toute vie chrétienne ? Et si nous ne savons pas ce que Jésus a bien pu dire aux disciples d'Emmaûs, nous en avons des échos dans la première prédication apostolique (voir les lectures des actes et des épîtres), dans la Tradition et l'enseignement de l'Église et chaque fois que nous partageons entre frères sur ce que la lecture de tel ou tel passage a allumé, réchauffé en nous.
Amitiés
marie
Rédigé par : marie | 06 avril 2008 à 22:29