Evangile selon Saint Marc (16.15-20)
Jésus ressuscité dit aux
onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne
Nouvelle à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera
sauvé ; Celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes qui
accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront
les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ; ils
prendront des serpents dans leurs mains, et, s’ils boivent un poison mortel, il
ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les
malades s’en trouveront bien. » Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé,
fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. Quant à eux, ils s’en
allèrent proclamer partout la Bonne Nouvelle. Le Seigneur travaillait avec eux
et confirmait la Parole par les Signes qui l’accompagnaient.
Ah, ben zut alors, v’là qu’on attendait un Dieu gentil (et
un peu mièvre), et v’là qu’au final, Il peut condamner ?
Comme dit mon
amie Estelle, « l’évangile n’est pas un « conte de fée !
» : la croix culmine sur ce qui
aurait pu n’être qu’un scénario pour séries B. C’est qu’il y a bel et bien un
enjeu de Vie ou de Mort, sans demi-mesure, sans possibilité d’ « arrangements ».
Mais au fait, s’est-on demandé qui condamnait ? Celui
qui n’a cessé de dire en St Jean qu’Il n’était pas venu pour juger mais pour
sauver ? Contradictoire !
Souvent, j’entends dire « on peut refuser Dieu ».
C’est possible ici bas, par ignorance, mais lors de notre confrontation avec
Lui, nous ne pourrons contester sa Tendresse infinie. Seulement voilà, nous
pourrons nous en exclure. Si ce n’est pas Dieu qui nous condamne, ce peut être
nous-mêmes.
Confrontés à l’Amour absolu nous nous dirons « non, tu n’es pas digne de
ça, tu en es trop éloigné, va-t’en, vite ». Un peu comme Pierre après la
pèche miraculeuse « Eloigne-toi de moi, je suis un homme pêcheur »
(Lc 5.8). Aucune distance ne semblera suffisante. Nous nous vomirons comme des
lépreux.
Sauf si… nous acceptons de dire la phrase qui précède la
communion en entier « Seigneur, je ne suis pas digne de Te recevoir,
mais dis seulement une Parole, et je serai sauvé ».Pour cela, il faut
avoir expérimenté sa Miséricorde, avoir vécu de
miséricorde envers les autres, pour « croire » à cette possibilité et
« nous laisser regarder par le Christ »..
Car la
croix est le cri de pardon absolu de Dieu, cette porte au seuil de laquelle
toute condamnation est transfigurée en Espérance folle, démesurée, en
Résurrection, grâce à laquelle aucun « poison mortel » de péché,
aucun « serpent » au venin fatal de persiflage accusateur, rien ne
peut plus nous atteindre : « rien ne peut nous séparer de l’Amour
de Dieu » (Ro8.39). Et « proclamer cette Bonne Nouvelle à
toute la création » est la première charité à avoir, car oui, c’est un
enjeu de Vie ou de Mort !
Ainsi, le Christ pourra nous dire comme à Pierre « sois sans crainte » (Lc 5.10) et nous fera aborder au rivage du Père.Ce qui aurait pu être la plus atroce tragédie deviendra alors le happy end de la plus belle histoire d’Amour de tous les temps.Hollywood fera faillite, mais visez un peu la mégateuf !
Denis
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