Vendredi 17 juillet 2008 Matthieu 12.1-8
En ce temps là, Jésus passait, un jour de sabbat, à travers les champs de blé, et ses disciples eurent faim. Ils se mirent à arracher des épis et à les manger. En voyant cela, les Pharisiens lui dirent : « voilà que tes disciples font ce qu’il n’est pas permis de faire le jour due Sabbat ! » Mais il leur répondit : « n’avez-vous pas lu ce que fit David, quand il eut faim, ainsi que ses compagnons ? Il entra dans la maison de Dieu, et ils mangèrent les pains de l’offrande ; or, cela n’était permis ni à lui, ni à ses compagnons, ais aux prêtres seulement. Oui bien encore, n’avez vous pas lu dans la Loi que le jour du Sabbat, les prêtres, dans le temple, manquent au repos du Sabbat sans commettre aucune faute ? Or, je vous le dis, il y a ici plus grand que le temple. Si vous aviez compris ce que veut dire cette parole : c’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices, , vous n’auriez pas condamné ceux qui n’ont commis aucune faute. Car le Fils de l’homme est maître du sabbat.
Prendre David comme exemple, c’est bien prendre appui sur un homme qui avait compris la nécessité de la miséricorde, lui qui, attaqué par Saül, l’aura épargné deux fois pour qu’il règne. Sans doute est-ce la raison pour laquelle, alors que Saül ayant pratiqué la divination, devra insister pour être pardonné, alors que David, pour une faut bien plus grave, obtiendra ce pardon qui nous vaut le psaume 50. « Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde » est ainsi lisible dès le livre de Samuel.
« Soyez miséricordieux comme votre père est miséricordieux » (Lc 6.36)
Jésus nous invite à ne pas nous tromper d’objectif.
Je me souviendrai toute ma vie de cette célébration du vendredi saint au Sénégal, où je passais la semaine sainte en 2007. Un petit mendiant de 7 ans frappe à la porte de notre voiture, stoppée à un feu rouge : ils sont légions, soumis à la mendicité pour survivre et payer le marabout qui es sensé leur apprendre à lire et leur donner un enseignement coranique, on les nomme les « Talibés ». N’ayant que de gros billet, je lui indique que je n’ai rien pour lui. Il se les serait fait arracher tout de suite. Mais le petit garçon commence à chanter d’une voix très pure et très belle, pour nous dire « voyez, je chante pour vous, n’avez vous rien pour moi ? ». Puis le feu passe au vert, nous partons.
C’est pendant la procession de communion que j’ai compris ce qui s’était réellement passé, en entendant un chant de M. Wackenheim que je ne connaissais pas :
« un pauvre a frappé à ta porte, tu dors, tu dors
un pauvre a chanté à ta porte, tu dors, tu dors
pourquoi le laisser partir, pourquoi le laisser mourir ?
il fait froid dehors dans la nuit, il fait froid dehors sur la croix »
J’ai tenté, au retour, de retrouver ce petit enfant-Dieu. Bien évidemment, la nuit l’avait englouti. Je ne pus rien lui donner à manger, même pas un grain de blé glané en passant… alors que moi, je L’avais reçu offert en entier dans l’Eucharistie…
Ne pas se tromper d’objectif ! « c’est la miséricorde que je désire, et non les sacrifices …»
Heureusement, je sais que la Miséricorde de Dieu est un océan irrésistible.« l’abîme appelant l’abîme à la voix de tes cataractes, la masse de tes flots et de tes vagues a passé sur moi » (Ps 42-8)
Denis
tags: miséricorde, océan, Wackenheim, David, Sénégal, Objectif
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