Dimanche3 Août 2008 Rm 8.35.37-39
Frères, qui pourra nous séparer de l’Amour du Christ ? La détresse ? l’angoisse ? la persécution ? la faim ? le dénuement ? le danger ? le supplice ? Non, car en tout cela, nous sommes les grands vainqueurs grâce à celui qui nous a aimés. J’en ai la certitude : ni la mort, ni la vie, ni les esprits ni les puissances, ni le présent ni l’avenir, ni les astres ni les cieux, ni les abîmes, ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu qui est en Jésus Christ notre sauveur.
Paul en sait quelque chose, lui que le pardon et la tendresse de Dieu renversa un jour où il allait pourfendre du chrétien, et l’appela enfin à être lui-même.
Ce texte est peut-être le centre de tous les texte de ce dimanche, et le centre de la pensée Paulinienne. Si on le rapproche du psaume « Le Seigneur est juste en toutes ses voies », nous voyons en effet quelle est cette justice de Dieu, que nous craignons tant: elle est une justice du don gratuit surabondant, au delà de toutes nos infirmités qu’il guérit, de la peur des disciples qui se voyant pauvres ne veulent pas prendre tant d’hommes en charge, et découvriront en eux cette richesse surabondante dans l’obéissance. Au delà de nos manques de « moyens » : « venez et achetez du vin et du lait sans argent et sans rien payer ».
Rien ne peut nous séparer d’un Dieu qui agit ainsi, un Dieu dont la toute puissance est celle-là, un Dieu qui, face à nos manquements, nous fait connaître « l’Amour du Christ qui surpasse tout ce qu’on peut connaître » (Eph3.19), et « a supprimé le billet de la dette qui nous accablait (…) en le clouant à la croix du Christ » (Col 2.14).
Sans doute la largesse de Dieu est-elle avant tout celle-là. Sans doute ce festin de la multiplication des pains, ces viandes savoureuses, cette eau et ce lait d’Isaïe 55 sont-ils ceux du pardon, de la Miséricorde infinie et amoureuse que Dieu nous propose sans condition de son côté, car Dieu ne connaît pas le conditionnel. C’est ainsi que l’Eucharistie, oui, nous lave régulièrement de tous nos manquements qui ne sont pas refus catégoriques de Dieu. « Eau pure », d’ Ezéchiel 36…
Pourtant si Paul prend la peine de dire cela, c’est bien qu’il y a un danger. S’il ne nous est extérieur, c’est qu’il est intérieur : c’est notre propre conditionnel (qui nous hante tant et pourrit nos relations humaines) ; si nous manquons de confiance, si nous ne nous ne nous sentons pas dignes de cette invitation, si nous ne considérons pas que la seule chose à apporter en réponse, c’est nous-même, et non des œuvres que nous aurions « réalisées » (nous n’en sommes que les instruments, l’auteur, c’est Dieu …Ces œuvres aussi seront données par surcroît). « L’œuvre de mon Père c’est que vous croyiez » (Jn 6.29) affirmait Jésus aux Pharisiens.
Nous mêmes : Dieu n’attend rien de plus.
Un vrai amoureux ne demande rien à sa bien aimée que de pouvoir se donner à elle.
Denis
Tags : amoureux, dette, justice, pardon
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