Mardi 12 Août 2008 Mt 18.1-14
Les disciples s’approchèrent de Jésus et lui dirent : « Qui dont est le plus grand dans le Royaume des cieux ? » Alors Jésus appela un petit enfant. Il le plaça au milieu d’eux, et il déclara : Amen, je vous le dis : si vous ne changez pas pour devenir comme les petits enfants, vous n’entrerez point dans le royaume des cieux. Mais celui qui se fera petit comme cet enfant, c’est celui-là qui est le plus grand dans le Royaume des cieux. Et celui qui accueillera un enfant comme celui-ci en mon nom, c’est moi qu’il accueille. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car, je vous le dis, leurs anges dans les cieux voient sans cesse la face de mon Père qui est aux cieux. Que penses-vous de ceci , Si un homme possède cent brebis et que l’une d’entre elle s’égare, ne laissera-t-il pas les quatre vingt dix neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de la brebis égarée, Et s’il parvient à la retrouver, amen, je vous le dis : il se réjouit pour elle plus que pour les quatre vingt dix neuf qui ne se sont pas égarée. Ainsi, votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu. »
Matthieu a une phrase Leitmotiv « ses disciples s’approchèrent. » Sept fois dans l’Evangile, à chaque demande des disciples où ils se mettent en position d’écoute pour un enseignement comportant un renversement. Comme pour dire au lecteur « écoute, toi aussi ».
Ici, le renversement concerne un comparatif. Jésus ne compare jamais. Il va donc déplacer le terrain vers une exigence intérieure accessible à tous donnant sens à l’humilité et au service. Traduisons « Ce petit, c’est ce qu’il y aura de plus grand en vous » puisqu’Il ne cesse de marteler « Le Royaume des cieux est au milieu de vous. » C’est dans notre plus profonde intimité qu’il est à accueillir, redécouvrir, abandonnant « le vieil homme » et sa « langue de bois ».
Seul l’enfant est capable d’émerveillement, de confiance totale, d’abandon de soi en donnant la main, d’idéal absolu, de saintes colères sans arrières pensées devant l’injustice, de vérité toute crue et d’élans de tendresse sans retenues, de larmes de tout un être. On me dira « des amoureux aussi ! » Bien sûr, mais c’est la même chose ! Et si l’on y regarde bien, ce sont les vertus théologales. C’est la prière de Charles de Foucault « je m’abandonne à toi ».
Cette semaine du 15 Août, Marie a quelque chose à nous apprendre : elle qui a été Espérance et Foi sans nuages (sa vraie nature immaculée ?), a pu porter en son sein l’enfant Dieu. Elle nous dit notre mission : porter l’enfant en nous, le nourrir de notre sein branché au lait de la Parole. Alors nous trouverons au milieu de nous, « en notre sein » ce Royaume des cieux, et ne ferons plus obstacle à son enfantement entre nous. Nouvelle création, « ciel nouveau et terre nouvelle. »
Tout laisser pour retrouver ce petit enfant en nous, abandonner les quatre vingt dix neuf autres soucis du vieil homme pour retrouver cet enfant égaré. Où l’avons nous laissé s’échapper ? Cet enfant sauvé sauvera les quatre-vingt dix neuf autres par la "transfusion sanguine" de la joie du Père. Seul, il peut porter le vêtement de noces du banquet. Seul il est « capable de Dieu », car si nous ne sommes des enfants, nous ne Lui autorisons pas sa nature de Père pour nous, nous Le nions, et nous coupons de Lui. Seul un enfant peut dire sans langue de bois:
« Notre Père, qui es au cieux…. »
Denis
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