mardi 26 août 2008 Mt 23.23-26
Jésus disait « Malheureux êtes vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous payez la dîme sur la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous avez négligé ce qu’il y a de plus grave dans la Loi : la justice, la miséricorde, et la fidélité. Voilà ce qu’il fallait pratiquer sans négliger le reste. Guides aveugles ! Vous enlevez le moucheron avec un filtre, et vous avalez le chameau ! Malheureux êtes vous, scribes et pharisiens hypocrites, parce que vous purifiez l’extérieur de la coupe et de l’assiette, mais l’intérieur est rempli de cupidité et d’intempérance ! Pharisien aveugle, purifie d’abord l’intérieur de la coupe afin que l’extérieur aussi devienne pur !
On imagine, à lire ce texte, un écho de Jn 9, (l’aveugle né) dans ce discours lapidaire à la fin du passage : « si vous [vous admettiez] aveugles, vous n’auriez pas de péché, mais du moment que vous dites ‘nous voyons ‘, votre péché demeure ». Cet avertissement est donc celui d’une intériorité. C’est de l’intérieur que tout commence. Les quêtes de Ste Thérèse d’Avila et de St Ignace sont fondamentales : ce qui nous fait renaître, c’est de découvrir Dieu au plus profond de soi , et cette découverte ne peut se faire uniquement par une introspection (qui virerait vite à l’égocentrisme), mais à travers une relecture de la vie. Dans cette découverte, tout est renversé. Les priorités deviennent intérieures, et elle irriguent tout notre comportement, de justice, de miséricorde et de fidélité, puisque c’est l’expérience que nous découvrons : l’action totalement gratuite d’un Amour inconditionnel reçu à profusion. Dès lors, il n’y a plus de duplicité possible, il y a un désir, une orientation de tout un être, dont il n’est pas sûr qu’ils soit totalement dépouillés de « parasites », mais qui nous permettent de marcher dans le bons sens, avec cette conscience que ce travail de purification intérieur n’est jamais fini, et que tout acte ne peut être que l’image de ce qui se trame au plus profond de nous.
Ce travail intérieur n’est le nôtre qu’en « creux ». C’est par un laisser-faire qu’il peut progresser. Il faut laisser Dieu à l’œuvre. Mais nous savons que cela est extrêmement difficile, tant nous voulons des assurances, tant nous nous crispons et nous agrippons sur tout ce qui passe, que ce soit par une lecture dévoyée de la vie, qui confine à la superstition, ou par la difficulté à lâcher notre confort pour accepter la pauvreté intérieure.
Or sans cette pauvreté intérieure, nous restons aveugles, car tout ce qui nous encombre est un écran entre Dieu et nous. Seule cette pauvreté-là est capable de justice, de miséricorde, et de fidélité.
Denis
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