Dimanche 28 septembre 2008 Ph2.1-11
Frères, s’il est vrai que dans le Christ on se réconforte les uns les autres, si l’on s’encourage dans l’amour, si l’on est en communion dans l’Esprit, si l’on a de la tendresse et de la pitié, alors pour que ma joie soit complète, ayez les mêmes dispositions, le même amour, les mêmes sentiments ; recherchez l’unité. Ne soyez jamais intrigants ni vantards, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de lui-même, mais aussi des autres. Ayez entre vous les dispositions que l’on doit avoir dans le Christ Jésus.
Lui qui était dans la condition de Dieu, il n’ pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla de Lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé Lui-même en devenant obéissant jusqu’à mourir, et à mourir sur une croix. C’est pourquoi Dieu l’a élevé au dessus de tout : il Lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu’au Nom de Jésus, au cieux, sur la terre et dans l’abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : Jésus Christ est le Seigneur », pour la gloire de Dieu le Père.
Je me souviendrai longtemps de la discussion « musclée » avec une sœur dominicaine à propos des diverses positions physiques que l’on voit dans l’assemblée lors de la consécration. A genoux, ou debout ? Et cette sœur tenait que la position à genoux n’était pas communautaire. En quelque sorte, elle ne répondait pas à la communion qu’appelle de ses vœux la première partie de ce texte. Pourtant, curieusement, elle répondait à la seconde. Nous voilà donc déchirés, entre un Dieu qui nous veut absolument debout, par sa Résurrection, et notre attitude d’agenouillement obéissant… Mais dans une telle polémique, ne se trompe-t-on pas de sujet ?
Nous ne pouvons être que les deux à la fois : Debout, vivants et stables grâce au Roc du Christ sur lequel nous pouvons nous appuyer avec toute l’assurance d’hommes sauvés, pleins d’élan, dans une joie qui, non content de nous mettre debout, nous fait sauter et danser de joie ; et à genoux, et même dans la position de l’impétrant à une ordination (couché face contre terre) devant le mystère du salut qui nous vaut cette joie, intégralement présent dans le mystère Eucharistique. Mais ce « saut de joie de l’homme couché » ne peut être qu’intérieur pour avoir un sens dans sa traduction physique.
Si nous le vivons, nous portons l’assemblée entière dans cette dimension de prière contemplative et exultante à la fois (qu’est-ce qu’une contemplation sans exultation ?). La profondeur de la prière de l’un se transmet à l’autre… Et j’ai vu des assemblées que je connaissais bien, portées ainsi vers cette attitude intérieure qui essaimait de proche en proche, parfois jusqu’aux larmes… Pourquoi ? Mystère de la prière. Mystère de la mystique qui seule transfigurera le monde. La prière porte le monde, et nous met à genoux les uns devant les autres, en serviteurs aimants qui ne désirons pour ceux qui nous entourent que le partage de cet élan d’émerveillement.
A genoux devant le Christ, debout avec Lui. D'ailleurs, nous ne pouvons être ressuscités qu'en ayant touché à notre humilité, nous ne pouvons être debout qu'en ayant mis genou à terre.
Denis
Le premier paragraphe du texte commenté comme programme de vie fraternellle …
Rédigé par : marie | 29 septembre 2008 à 15:50