Dimanche 7 septembre 2008 Rm 13.8-10
Frères, ne gardez aucune dette envers personne, sauf la dette de l’amour mutuel, car celui qui aime les autres a parfaitement accompli la Loi. Ce que dit la Loi : Tu ne commettras pas l’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne convoiteras rien ; ces commandements et tous les autres se résument dans cette parole : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L’amour ne fait rien de mal au prochain. Donc, l’accomplissement parfait de la loi, c’est l’amour.
Voilà un changement de perspective. Par le Christ, nous avons changé de dette. Et Paul en a fait la brûlante expérience sur le chemin de Damas. La dette vis à vis de la loi devient la possibilité de l’accomplir par un élan de l’être, au lieu d’une perfection externe inatteignable. Foin du pharisaïsme, la Rencontre retourne tout
On se souvient de la lettre aux Colossiens « Il a supprimé le billet de la dette qui nous accablait depuis que les commandements pesaient sur nous : Il l’a annulé en le clouant à la croix du Christ. » (Col 2.14). La dette liée à notre nature imparfaite est devenue celle d’une nature appelée à la perfection malgré nous, par pure grâce, en acceptant seulement d’ouvrir un autre compte, sans agios, aux intérêts incalculables (valeurs non cotées en bourse). Précision : Dieu ne sait pas compter, cela ne l’intéresse pas (à part la multiplication). La Vérité, n’en déplaise aux calculettes, n’est pas affaire de chiffres, mais d’infini, (code d’erreur sur toutes les calculettes, qui est pourtant l’accomplissement des mathématiques elles-mêmes). Infini de l’émerveillement devant Dieu, qui n’est accessible que si nous savons déjà nous émerveiller devant nos proches, selon la célèbre phrase de St Jean « celui qui n’aime pas son frère qu’il voit est incapable d’aimer Dieu qu’il ne voit pas » (1Jn4.21).
Par la croix, la dette qui nous empêchait de vivre devient notre raison de vivre. Si la mort du Christ nous ouvre déjà à notre résurrection, où nous mène sa résurrection ? Qui chercherait encore le bonheur dans le pré ? Notre sainteté n’est pas un état, mais ce désir, cet élan même qui fait exploser toutes nos entraves pour être enfin ces coureurs « dératés » de la lettre à Timothée (2Tm4.6) que rien n’empêche de filer, et dont la course est la respiration même au lieu d’être essoufflement. Dont l’émerveillement amoureux devant toute personne devient la nourriture. Accomplissement de notre nature humaine, plus que de la Loi même, car ainsi la Loi nous devient intérieure, selon la promesse faite jadis à Jérémie. « voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël après ces jours-là, oracle de Yahvé. Je mettrai ma Loi au fond de leur être et je l'écrirai sur leur cœur. Alors je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. » (Jr 31.33)
Denis
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