Vendredi 21 Novembre 2008 Mt 12.46-50
Comme Jésus parlait à la foule, voici que sa mère et ses frères se tenaient au dehors, cherchant à lui parler. Quelqu’un lui dit « Ta mère et tes frères sont la dehors, qui cherchent à te parler. ». Jésus répondit à cet homme : « Qui est ma mère, et qui sont mes frères ? » Puis, tendant la main vers ses disciples, il dit : « Voici ma mère et mes frères. Celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur et une mère . »
« Vous allez voir comme les gens sont méchants » était souvent la phrase d’accroche des sketches de Fernand Raynaud. Et souvent, dans bien des commentaires de bas étage, on entend comme poindre un certain mépris qu’aurait montré ici Jésus envers ceux de son sang. Quelle misère !
C’est nier deux réalités. La première, c’est que Marie a, la première, dit « Oui » à la volonté du Père, d’une manière qui engageait toute sa vie. Elle fait donc partie de façon éminente de ce portrait que Jésus brosse de sa famille spirituelle. La deuxième, c’est que Jésus n’a jamais exclu personne, même les pharisiens auxquels il s’adressait pour les bousculer autant qu’il pouvait.
C’est l’inverse qu’il faut comprendre dans ce texte : ici réside en quelque sorte la fine pointe de la bonne nouvelle : quelles que soient nos limites, nos peurs, nos peu d’engagements, à notre manière et selon ce que nous sommes, nous voici « établis » dans la même « familiarité » que Marie et ses « frères ». C’est ce que la croix confirmera, où Jésus se fera « frère de sang » de toute l’humanité en versant son sang dans le nôtre. Qui ne donnerait son sang pour sa famille ?
Nous sommes appelés à la même assomption spirituelle que Marie, parfois à travers des épreuves différentes des siennes, mais dans la même espérance. L’affirmation « L’œuvre de mon Père, c’est que vous croyiez » (Jn 6.28) fait de nous ces infiniment proches, du même sang ! Car ce serait une impasse de présomption que de penser la foi comme une certitude. La foi est, à partir d’une Rencontre, cette recherche éperdue de Celui que nous avons pressenti. La foi est ce mouvement émerveillé où tout est changé, et surtout notre regard sur ceux qui nous entourent, qui deviennent à leur tour nos frères de sang, que l’on ne peut laisser sur le pavé.
C’est ce que nous comprendrons au dernier jour, où nous nous verrons « semblables à Lui parce que nous le verrons Tel qu’Il est » (1Jn3.2). Chic ! Notre émerveillement n’est pas fini !
Denis
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