Envoyé prêcher à des détenues condamnées aux travaux forcés, le père Lataste (1832-1869), dominicain, a été définitivement marqué par la rencontre « avec ces femmes qui étaient mes sœurs après tout, mes sœurs en Adam, mes sœurs en Jésus-Christ. » Il a constaté avec émerveillement qu'une vie ravagée par le crime pouvait connaître des évolutions surprenantes lorsqu'elle rencontrait la miséricorde de Dieu et la confiance manifestée par la société.
Voulant que les femmes qui en portaient le désir ne trouvent plus d'obstacle à leur vocation, il a fondé une congrégation religieuse, les Dominicaines de Béthanie, qui mènent aujourd'hui encore une vie contemplative dans la fraternité entre celles qui ont connu la prison et celles qui ont eu un parcours plus paisible.
À leur contact, des détenus américains se sont récemment engagés, eux aussi, à la suite du Christ avec le père Lataste, en fondant une fraternité laïque dominicaine dans leur prison !
Après l'édition critique de la prédication du père Lataste en prison (« Prêcheur de la miséricorde », Éd. du Cerf, 1992), le frère Jean-Marie Gueullette, vice-postulateur de la cause de béatification du père Lataste, présente ici, à partir de l'abondante documentation rassemblée dans ce but, cette vie hors du commun, en mettant en valeur l'évolution spirituelle profonde qui a conduit en quelques années le jeune fonctionnaire des impôts à l'offrande paisible de lui-même, jusque dans la mort au service des plus méprisée
Références : Gueullette (Jean-Marie), op, "Ces demmes qui étaient mes soeurs". Vie du Père Lataste, apôtre des prisons (1832-1869), Paris, Cerf, 2008, 336 pp., (coll. Epiphanie) 27 €
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