Mardi 24 février 2009 Mc 9.30-37
Jésus traversait la Galilée avec ses disciples, et il ne voulait pas qu’on le sache. Car il les instruisait en disant : « Le Fils de l’Homme est livré aux mains des hommes ; ils le tueront et, trois jours après sa mort, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles, et ils avaient peur de l’interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm, et, une fois à la maison, Jésus leur demandait : « De quoi discutiez-vous en chemin ? » Ils se taisaient, car, sur la route, ils avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand. S’étant assis, Jésus appela les Douze et leur dit : Si quelqu’un veut être le premier, qu’il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. » Prenant alors un enfant, il le plaça au milieu d’eux, l’embrassa, et leur dit : « Celui qui accueille en mon nom un enfant comme celui-ci, c’est moi qu’il accueille. Et celui qui m’accueille me m’accueille pas moi, mais Celui qui m’a envoyé ».
Quel décalage, mon Dieu ! Toi qui es le tout humble, le « très bas »[1], nous voudrions Te ressembler, et pour ce faire, nous ne trouvons rien de mieux que de discuter sur le plus grand. L’Echelle de l’homme est calquée sur les honneurs, les préséances, la valeur de chacun. Tu nous vois selon un tout autre repère, car ton repère à Toi, c’est l’Amour : l’Elan, la Fidélité, le Service dans la joie.
Pardonne-moi, Seigneur, toutes les tentations de cet ordre, où je réfléchis à un acte en terme de bonne conscience, d’autosatisfaction. Je peux désirer me faire le dernier pour, en moi-même, me considérer le premier, le meilleur. Et j’aurai tout raté. Si je ne le fais sans arrière pensée, je reste un calculateur d’intérêts, un banquier qui Te prêterait des valeurs en espérant bien un retour sur investissement. Toi qui ne réfléchis pas ainsi, apprends-moi à comprendre. Apprends-moi à changer de repère, à rentrer dans cette fidélité où je serai comme un enfant. Un enfant ne calcule pas quand il rêve. Apprends moi à vivre, décider, avancer sans calcul, afin que le rêve que je formulerai alors soit, sans le vouloir, comme les prémices de ton Royaume.
Toi « qui étais dans la condition de Dieu, , qui n’as pas jugé bon de revendiquer ton droit à être traité » comme tel, mais « T’es abaissé » par amour, sans calcul, simplement parce que Tu savais que ta mort dans une « condition d’esclave »[2], de dernier, était le seul moyen de nous réorienter vers Toi et nous sauver, Toi qui es ainsi la seule Vérité possible, car pureté absolue, montre-moi le chemin de cette simplicité du cœur, fais-moi un cœur « sans pli ». Défais les plis de mes motivations, rends-moi mes espoirs d’enfant, que je m’abaisse dans la joie d’être enfin moi-même : sans fard, sans costume, sans masque, sans fausse grandeur usurpée ou non, sans faux objectif, sans autre but que de T’aimer en retour et de Te servir de tout mon être, de n’être plus qu’action de grâce.
Alors seulement , je ne risquerai pas de m’essouffler dans la course, et je pourrai gagner sans avoir pensé à autre chose qu’au bonheur de courir avec Toi.
DP
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