Lundi 9 et mardi 10 février 2009 Gn 1-2
Il y eut un soir, il y eut un matin...
Cette simple phrase ponctue le texte avant même que le rythme du temps soit fixé par les « luminaires au firmament du ciel » : si le jour n’existe pas encore comme la pulsation des levers et couchers de soleil et de lune, c’est qu’ il s’agit d’autre chose.
Mais posons comme hypothèse que cette Genèse nous est intérieure, cette « création qui gémit dans les douleurs d’un enfantement qui dure encore » (Rm 8.22). Alors, ce rythme est celui de notre histoire, ces séquences de bonheur et de malheur, où chaque période d’obscurité nous montre le monde sous un jour plus lumineux dès que nous dépassons l’épreuve. Nuits spirituelles qui succèdent à des périodes où la présence de Dieu nous est presque palpable… Et lorsque ce matin-là arrive, Dieu nous dit combien cela est bon.
Mais puisque les étapes de notre vie sont en nombre indéfini, pourquoi la Genèse en compte-t-elle six ? Sans questionner le contenu de création de chaque « jour », remarquons déjà que ces 6 « jours » correspondent aux six couleurs de l’arc en ciel. Or il faut la présence de ces six couleurs pour que les objets qu’elles éclairent soient vus dans leur vérité : une lumière orange laisse le bleu dans le noir, et inversement. Or c’est au sixième jour qu’apparaît l’homme. Dès lors, quel est notre regard sur nos semblables ? Sa coloration est-elle aussi large que le spectre lumineux du soleil, pour percevoir en elle ou lui un être à aimer non seulement comme une sculpture magnifique et désirable, non seulement comme le mystère insondable de la vie, non seulement comme des personnes utiles à la bonne marche de notre quotidien (chacun ayant son rôle), non seulement comme un entourage dont la compagnie agrémente notre vie et lui donne son sourire, plus même que des amis dont la présence nous est essentielle pour grandir et nous donner du sens: des êtres à qui nous avons à tout donner, tout simplement parce qu’ils sont porteur de l’image de Dieu et aimés par Lui. ? « Je reconnais (…) le prodige, l’être étonnant que [tu es] » (Ps 138).
Alors, notre regard est si riche que même si le septième jour est celui de notre repos éternel, nous pouvons fermer les yeux, et, comme Marie, « retenir et méditer tout cela dans notre cœur », contempler la merveille qui nous a été donnée comme le cadeau infini du Créateur. Les périodes de bonheur et de malheur auront été dépassées par ce qui leur est supérieur : la Béatitude de vivre et de voir la Promesse se réaliser de « jours » en « jours ». Ce septième jour est bien celui de la Résurrection.
D.P.
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