Samedi saint 2009, matin Jn 19.41-42 Près du lieu où Jésus avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin un tombeau neuf dans lequel on n’avait encore mis personne. Comme le sabbat des juifs allait commencer, et que ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus. Seigneur, en inspirant à Jean son Evangile, Tu lui a donné de le relier à la Genèse, dès le Prologue qui Te décrit « à l’origine, près de Dieu, et tourné vers Dieu ». Ici, ce jardin en serait-il l’ultime rappel ? Celui d’un jardin oublié au fond de chacun de nous ? Un jardin où, au lieu de Te faire vivre, arbre de la vie, nous te mettons au tombeau et roulons la pierre ? « Voici que Je me tiens à la porte et Je frappe : si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, J’entrerai chez lui, Je prendrai mon repas avec lui, et lui avec moi » dis-Tu (Ap3.20). En relisant ton ensevelissement, je crois, Seigneur que j’y entends ta voix et ton désir d’entrer dans mon « jardin secret », cette « chambre haute » où personne ne peut entrer sinon le Roi, jardin d’Eden retrouvé où tu ne désires qu’une chose : me recréer. Moi qui pleurais jusque là « comme une Madeleine », Te découvrirais-je comme mon jardinier, si je parviens à quitter mes crispations faussement vitales, et ainsi laisser en moi s’ouvrir cette porte intérieure, pour que depuis ce royaume des choses mortes et figées où je T’avais enfermé, Tu puisses entrer et tout arroser de cette eau magnifique, une eau d’éternité ? Alors oui, bientôt, le « premier jour de la semaine » sera bien celui d’une création renouvelée. La résurrection ne sera pas seulement la tienne. Je ne pourrai faire autrement qu’être ressuscité avec Toi qui recrées tout au plus profond de moi. Retrouver ce jardin, et le contempler comme portant la trace de tes pas « à la brise du vent »…
Dans ce jardin planté par Toi
Les fruits de l'Arbre de la Vie
J'ai préféré le goût amer
De ceux qui poussent vers l'envie
Et mettent le cœur à l'envers
Mais Toi...
Toi que l'on dit le Dieu caché
Tu étais là, qui m'attendais
Au fond de moi, Tu m'espérais
Et, murmurant, Tu me parlais...
Mais Tu étais ce "mal aimé",
Que je préférais ... oublier
J'ai abandonné mon jardin,
J'ai pris mes claques en baladin
Et poursuivi mes ambitions.
Comme un insecte aux réverbères,
J'ai embrassé tant de chimères
Essuyé tant de déceptions...
Mais Toi... (R)
De faux sourires en vrais chagrins,
De pauvres joies sans lendemain
En désespoirs certains matins,
J'avançais seul vers l'horizon
Où le jour fuit toujours plus loin
J'avais oublié mon jardin...
Mais Toi... (R)
A bout de soif, à bout de faim
J'en ai pris le ciel à témoin
Et c'est alors que dans le soir
En partageant un bout de pain
J'ai reconnu ta voix soudain
Qui bénissait tous mes espoirs
Oui, Toi...
Toi qui n'es pas un Dieu caché,
Tu étais là, qui m'attendais
Au fond de moi, Tu me parlais :
Pour une fois, j'ai écouté...
Tu me nommais "mon bien aimé"
Ca, je ne peux pas… l'oublier !
DP
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