Haîti, après le tremblement de terre ...
Elles étaient belles. Mère et fille. L’une qui attendait l’opération, l’autre qui attendait que l’autre passe par la salle d’opération.
La fille, assise un peu derrière la mère au regard inquiet, appuyait son menton sur l’épaule de celle-ci. Je trouvai tout à coup que leur peau, rendue moite par l'air chaud (que les ventilateurs au plafond n’arrivent jamais à refroidir), collait ensemble de belle façon. Les cheveux tressés, les boucles d’oreilles d’argent plantées dans des oreilles fines; tout ceci ajoutait à la beauté de la scène. Doucement, tout doucement, la fille soufflait à l’oreille de sa mère des mots d’amour. Je le sais, je l’ai vu dans le regard attendri de la mère.
Puis, la tête complètement appuyée sur l’épaule de sa mère belle, la fille ferma ses grands yeux. D’une voix douce comme miel dans un lait chaud, la plus jeune entonna une prière à laquelle la mère, les larmes aux yeux, répondit comme par réflexe. Ce n’est jamais la fin du monde de perdre un pied, mais un deuil reste un deuil, quand le futur est incertain.
Soudain, le bras gauche de la fille entoura les épaules courbées de cette femme qui, je le vis bien à ce moment, était sa mère. Ça se remarquait à la façon qu'elles avaient de bouger leurs doigts. Comme des pianistes privées de leurs notes. Ceux de la plus jeune caressant la nuque de la plus vieille. C’est rassurant, me suis-je dit, une telle beauté à voir…
Vint le temps pour la fille et moi de partir. Le médecin arriva, tout comme les larmes à ses yeux…
Bon courage, à tous ceux et celles qui se réveillent un matin et doivent réapprendre à bouger avec une différence physique.
Soudain, le bras gauche de la fille entoura les épaules courbées de cette femme qui, je le vis bien à ce moment, était sa mère. Ça se remarquait à la façon qu'elles avaient de bouger leurs doigts. Comme des pianistes privées de leurs notes. Ceux de la plus jeune caressant la nuque de la plus vieille. C’est rassurant, me suis-je dit, une telle beauté à voir…
Vint le temps pour la fille et moi de partir. Le médecin arriva, tout comme les larmes à ses yeux…
Bon courage, à tous ceux et celles qui se réveillent un matin et doivent réapprendre à bouger avec une différence physique.
D'après le blog Mwen Pa Fou de Jonathan Boulet-Groulx
Quel peuple noble devant la souffrance... devant la mort. Ce peuple peut être pauvre matériellement... mais comme il est riche de son humanité !
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