Voici ce qui se réalise depuis plusieurs années dans la paroisse de Poissy, et qu'on peut décrire en répondant à trois questions très concrètes : qui ? Quoi ? Comment ?
Qui ?
Le réseau de solidarité, c'est tous ceux qui sont prêts à offrir un peu de leurs talents, leur temps, leur prière, un peu d'eux-même, mais c'est aussi tous ceux qui ont un besoin ponctuel, la demande d'un coup de main. Les personnes déjà investies au Secours Catholique, à l’accueil de la paroisse, à la Société de Saint-Vincent de Paul, à un groupe de prière, à tant et tant d’autres associations et services sont souvent présentes, mais plus largement le réseau rassemble tous les paroissiens qui ne sont pas déjà investis et sont susceptibles de donner, ou de demander, un service un jour ou l'autre,
Quoi ?
On pense naturellement à tout ce qui déjà fait le c?ur de nombreux services ou associations, comme le soutien aux familles en deuil, l'accueil des familles de prisonniers et les visites aux détenus de la centrale de Poissy,
Plus modestement il peut s'agir d'aider une personne âgée à faire un peu de bricolage chez elle, à ranger des placards, Aider à faire du rangement après un deuil, ça n'est pas seulement une affaire de main d’?uvre et de choses à faire, c'est aussi une question de présence et de disponibilité.
Il faut parfois aider une famille à trouver un logement, à remplir des démarches administrative. C'est encore quelques heures de garde d'enfants pour permettre à une maman de sortir un peu, ou bien conduire à l'aéroport une personne qui ne peut pas payer un taxi ni prendre les transports en commun avec une valise.
C'est aussi un déjeuner par mois et un réveillon de fin d'année où se retrouvent des isolés, des SDF, et d'autres personnes très bien insérées dans la ville.
Et comment ?
A l’origine c'est une dizaine de paroissiens qui cherchent à en mettre d’autres en relation. Petit à petit se constitue un groupe plus large de 300 personnes qui se font connaître et acceptent d'être sollicitées. Et puis c'est à la fois du bouche à oreille et un peu de communication au travers de la feuille paroissiale. Un numéro de portable est diffusé, il peut recevoir les demandes de chacun,
Voilà comment une communauté paroissiale cherche à répondre à un appel de l’Evangile, cherchant à favoriser tout ce qui fait de nous des frères et s?urs, ayant une proximité particulière pour les plus faibles.
Benoit XVI exprime cette necessité à la fois dans l’exhortation apostolique Sacramentum Caritatis :
Après la bénédiction, le diacre ou le prêtre renvoie le peuple avec les paroles : Ite, missa est. Dans ce salut, il nous est donné de comprendre le rapport entre la Messe célébrée et la mission chrétienne dans le monde. Dans l'Antiquité, « missa » signifiait tout simplement « envoi » (dimissio). Dans l'usage chrétien, ce mot a trouvé une signification bien plus profonde. En réalité, l'expression « envoi » se transforme en « mission ». Ce salut exprime de manière synthétique la nature missionnaire de l'Église.
et dans l’encyclique Dieu est amour :
14. […] « L’union avec le Christ est en même temps union avec tous ceux auxquels il se donne. Je ne peux avoir le Christ pour moi seul ; je ne peux lui appartenir qu’en union avec tous ceux qui sont devenus ou qui deviendront siens. La communion me tire hors de moi-même vers lui et, en même temps, vers l’unité avec tous les chrétiens. Nous devenons « un seul corps », fondus ensemble dans une unique existence. […]
Une Eucharistie qui ne se traduit pas en une pratique concrète de l’amour est en elle-même tronquée. »
Par Philippe O
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