Aura-t-il donc fallu qu’il y ait la trahison
Pour dire l’infini de ta Fidélité ?
Aura-t-il donc fallu l’injustice des hommes
Pour qu’advienne le temps de la Miséricorde ?
Aura-t-il donc fallu l’Innocent condamné
Pour que soit révélé l’Absolu du pardon ?
Et moi, le centurion, je ne demandais rien
Je faisais mon travail, on me payait pour ça…
Aura-t-il donc fallu ces gifles de nos mains
Pour remarquer que Toi, Tu me tendais la Tienne ?
Aura-t-il donc fallu ce sang sur ton visage
Pour que dans ma mémoire se grave ton Regard ?
Aura-t-il donc fallu ces claquements de fouets
Pour que murmure en moi le chant de ton Amour ?
Et moi, le centurion, sans avoir bien compris
Je faisais mon travail, on me payait pour ça…
Aura-t-il donc fallu ces murs d’indifférence
Pour voir au fond de Toi ce feu de compassion ?
Aura-t-il donc fallu tous ces regards de haine
Pour découvrir en Toi les yeux de la tendresse ?
Aura-t-il donc fallu voir autant de mépris
Pour comprendre que Toi, Toi ! Tu m’avais aimé !
Oui moi, le centurion, qui ne demandais rien
Qui faisais mon travail que l’on payait pour ça !
Aura-t-il donc fallu Te suivre au Golgotha
Pour trouve dans tes pas le seul chemin de vie ?
Aura-t-il donc fallu que se dresse ta croix
Pour y voir tout à coup s’ouvrir comme un passage ?
Aura-t-il donc fallu Te tendre du vinaigre
Pour comprendre qu’en fait, Tu avais soif de moi !
Et moi, le centurion, j’ai peut-être compris
Quel était ce travail, me payait-on pour ça ?
Aura-t-il donc fallu Te voir au désespoir
Pour enfin découvrir où était l’Espérance ?
Aura-t-il donc fallu ta Nuit de l’agonie
Pour me voir inondé d’une étrange Lumière ?
Aura-t-il donc fallu Te voir mourir en croix
Pour qu’enfin je comprenne que Tu étais la Vie ?
Et moi, le centurion, je me demandais bien
Ce qui naissait en moi à ton dernier soupir ...
Souviens-Toi je T’en prie, depuis le Golgotha
Moi qui T’ai vu mourir à en mourir moi-même
Je veux donner ma vie à continuer la Tienne
Au feu de ton regard de Tendresse et de Paix,
Je veux crier au monde le murmure d’Amour
Que Tu as déposé au plus profond de moi
Car moi, le centurion, maintenant j’ai compris
Que jamais je ne veux Te voir mourir en moi !
DP