Dimanche 22 février 2009 1Co 1.18-22
Frères, j’en prends à témoin le Dieu fidèle : le langage que nous vous parlons n’est pas à la fois « oui » et « non ». Le Fils de Dieu, le Christ Jésus, que nous avons annoncé parmi vous, Silvain, Timothée et moi, n’a pas été à la fois « oui » et « non » : il n’a jamais été que « oui ». Et toutes les promesse de Dieu ont trouvé leur « oui » dans sa personne. Aussi est-ce par le Christ que nous disons « amen », notre « oui » pour la gloire de Dieu. Celui qui nous rend solides pour le Christ, dans nos relations avec vous, celui qui nous a consacrés, c’est Dieu ; Il a mis sa marque sur nous, et Il nous a fait une première avance sur ses dons : l’Esprit qui habite en nos cœurs.
De Noé à Marie, de Pierre et Paul à Benoît XVI, d’Etienne à Jeanne Jugan bientôt canonisée, L’histoire du salut est entièrement suspendue aux « oui » de l’homme. Elle ne peut avancer que lorsqu’un homme ou une femme y prête ce qu’il ou elle est.
Il est vrai que lorsque Tu nous saisis, Seigneur, nous ne pouvons aucunement dire « non ». On ne dit pas « non » à la joie, à l’Amour, à ce qui nous fait naître. Et pourtant, Tu le constates : souvent, avant de dire « oui », il nous a fallu parfois de longues négociations. Te suis-je vraiment indispensable, moi qui ne sais rien de Toi, ne T’es-Tu pas totalement trompé ? Allons, admets-là une terrible erreur de casting. Que Tu m’aimes, passe encore : je n’y peux rien. Mais ne sois pas aveugle, enfin !
Comment ? Tu m’as choisi(e) malgré ça ? Non ? Ah ! ce n’est pas çe que Tu voulais dire ? Tu m’as choisi « pour ça » ? Mais alors, Seigneur, Tu es fou ! … Oui ? Ca, Tu l’admets… A la bonne heure… Tu vois bien… Ca ne fait rien ? Ta folie… Comment ? Est sage ? Ah ! Peut-être, oui…
Oui, Seigneur, elle est sage, elle est bonne, elle est merveilleuse, elle est même ta Sagesse, cet Esprit qui nous insuffle la vie. C’est la folie de ton « oui » d’encouragement qui me fait revivre, et c’est en disant « oui » que je deviens totalement moi, parce que Tu m’avais créé pour cet échange de consentements. Cette obéissance dans mon mariage avec Toi est ce qui me donne ma liberté, ce qui ouvre devant moi une destinée magnifique, une mission où Tu es présent à chaque instant.
Je sais que dans cette mission, il y aura des embûches, que je tomberai, mais je sais que toujours Tu seras là, et que si j’ai une croix à porter, Tu en feras un fardeau léger, parce que Tu la porteras à ma place.
Mais je sais aussi que je trahirai, que je serai adultère, que je renierai. Tu le sais, Seigneur, je ne parviendrai pas à être « oui » sans un peu « non », mais je sais encore plus que Tu feras fondre, dans ta tendresse, tous les hivers de mes « non » vers le printemps d’un « peut-être », puis en magnifique été d’un « oui » où je porterai des fruits que je ne connaîtrai peut-être pas, mais que Toi, Seigneur, me présenteras un soir comme nos enfants. Au soir de ma vie avec Toi, au moment où je Te rencontrerai, et où je serai semblable à Toi en Te découvrant tel que Tu me vois.
DP