De temps en
temps j’ai l’impression que pour des personnes qui ne sont pas forcément
croyantes, se trouver en face d’une personne croyante et pratiquante relève
d’un danger digne d’un grand 8 sans ceinture (crash assuré). J’ai
l’impression que la personne a peur d’être contaminée. Comme un sale virus
qu’on attraperait, avoir la foi, croire en Dieu, pratiquer serait le virus à ne
pas « choper » après celui de la gastro.
Pourquoi
cette peur d’être contaminé ? Entendre quelqu’un parler de foi et de religion
oblige-t-il à entrer dans une Eglise ? Vais-je devenir un pieusard si je tombe
(par erreur de zapping bien sûr !) sur la messe du dimanche matin sur France2 ?
On
oublie souvent une chose : la foi est une démarche de LIBERTE. C’est un choix
personnel, non imposé, GRATUIT et dans le relationnel avec Dieu. Non on ne
gagne pas des points pour le paradis en achetant des échelons de connaissances
théologiques, ou en fricotant avec son curé. C’est en partie ce qui fait la
différence avec les sectes.
L’intrusion
forcée dans la vie spirituelle des gens ne correspond pas à la foi chrétienne.
Attention je ne renie pas les erreurs qui ont été commises dans le passé, mais…c’est
le passé justement. Je ne peux pas forcer quelqu’un à croire, puisque la foi
est une démarche personnelle, une expérience humaine où l’amour est premier. Ce
n’est pas un virus de grenouille de bénitier à transmettre.
On
ne peut pas forcer quelqu’un à croire en Dieu, s’il ne le vit pas intimement,
s’il ne se sent pas aimé par Dieu. On peut juste dire « Dieu t’aime ». A chacun
d’avoir la liberté de choper ce virus-là et de l’accueillir : c’est pas un
mauvais virus.
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Cette nausée des non-croyants est peut-être dûe à un travers que nous avons facilement (en tout cas je parle pour moi) de nous laisser aller à notre méditation à partir de ce qui se donne à vivre, ce que les non croyants prennent pour le fait de tout ramener à Dieu. J'avoue avoir bien du mal à me réfréner, en tout cas avec les personnes que je cotoie plus intimement, et avec lesquelles je laisse plus libre cours aux idées qui me traversent. Avoir une vie de foi, c'est pressentir cette présence constante de Dieu, et la conséquence logique est d'être ému à chaque indice qui nous en est donné comme un cadeau. La contemplation de la vie y trouve sa source, mais c'est justement cette attitude qui semble bizarre et qui, si elle nous devient consubstantielle, nous fait sembler d'un autre monde, où certains ne veulent pas entrer, et dont ils se sentent en quelque sorte exclus. D'où ce sentiment de gêne qui les assaille, et les distances qu'ils mettent dès lors dans les relations. Quitte à être exclu de notre monde, autant l'être vraiment, se disent-ils, car ils pensent que la communion avec nous est dès lors hors de portée (alors que c'est justement totalement faux, au coutraire: notre communion à Dieu nous rend normalement plus réceptifs).
C'est difficile d'être soi-même quand on est chrétien sans être en porte à faux par rapport à ceux qui ne le sont pas. Toute la question est dès lors dans le devoir de réserve que l'on doit se donner, dans quelle situation, de quelle manière, où sont les limites, que laisser transparaître ou pas selon les circonstances et le statut que l'on endosse.
Difficile question.
Rédigé par : Denis POMPEY | 07 mars 2008 à 22:15