Evangile selon Saint
Jean (14.1-6)
A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, il disait à ses disciples : « Ne soyez donc pas bouleversés, vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans la maison de mon Père, beaucoup pourront trouver leur demeure ; sinon, est-ce que je vous aurais dit : je pars vous préparer une place ? Quand je serai allé vous la préparer, je reviendrai vous prendre avec moi ; et la où je suis, vous serez aussi. Pour aller là où je vais, vous savez le chemin. » Thomas lui dit : « Seigneur, nous ne savons même pas où tu vas, comment pourrions-nous savoir le chemin. » Jésus lui répond : « moi, je suis le Chemin, la Vérité et la Vie : personne ne va vers le Père sans passer par moi. »
On sait
en hébreux la variété des temps futurs, de l’inaccompli au futur déjà entamé,
etc. , toute une gamme de nuances donnant à la Bible
Pour
nous, l’expérience de Dieu est bien celle-là. Que ce soit dans la contemplation
pure ou lors de ces moments bénis où nous sommes rejoints au cœur même de nos
activités, Dieu EST LA qui se donne à expérimenter, étincelles où il nous
parle, questionne, redresse, rectifie notre trajectoire.
Suivre le
Christ « Chemin, Vérité et Vie », c’est alors vivre en reflétant ce
« Lieu » qu’est Jésus : ce désir de Dieu pour l’homme dont Il
est l’incarnation. Refléter, c’est à dire vivre intensément notre désir de
Dieu, dont le Christ est le pont sur l’abîme. Car si le Christ est Vérité et
Vie, c’est bien par sa « chair », sans laquelle Dieu serait encore le
« Très Haut » inaccessible, « Saint » au sens
d’irrémédiablement séparé. Dieu incarné nous invite à « donner chair »
à notre désir de Lui, à travers chacun de nos actes, paroles, jusqu’à notre
regard tout à coup « habité ». C’est là que ce « désir »
devient réalité palpable, Vérité qui donnera en retour Vie à notre vie, et par
contagion à tous ceux qui, peut-être sans s’en rendre compte, auront partagé cette
incarnation, comme par effet buvard.
Cette relation-contemplation devient l’eau qui inonde notre quotidien, et transforme notre vie en prière ininterrompue, dans le bonheur de cette présence partagée. Notre « demeure » dans le ciel commence dès « ici bas », où le « Très Haut » se fait le « Très Bas » chanté par Christian Bobin, ce Dieu qui « demeure » en nous, pour si patiemment préparer notre demeure en Lui.
Denis
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