Dimanche 21 septembre 2008 Ph1.20c-24.27a
Frères, soit que je vive, soit que je meure, la grandeur du Christ sera manifestée dans mon existence. En effet, pour moi, vivre, c’est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si, en vivant dans ce monde, j’arrive à faire un travail utile, je ne sais plus comment choisir. Je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir pour être avec le Christ, car c’est bien cela le meilleur ; mais, à cause de vous, demeurer en ce monde est beaucoup plus nécessaire. Quant à vous, menez une vie digne de l’Evangile du Christ.
Impatience de Paul. Et don de soi. Impatience telle que sa vie n’a de sens que pour servir Celui qu’il rejoindra. Du coup, sa phrase est à la limite de l’illogique, puisqu’il est avec le Christ : « pour moi, vivre, c’est le Christ », signifie qu’il n’a plus besoin de « partir » pour être en sa présence. Sauf que cette présence se fait désir brûlant d’une communion plus absolue, qui est là comme une promesse, mais qu’il faut encore attendre, comme les cadeaux de Noël lorsque nous étions enfants, début décembre. « Lorsqu’on a expérimenté la Rencontre de Dieu, on ressent une soif que rien ne peut étancher » dit une phrase affichée dans les locaux de l’Aumônerie de Nanterre.
On retrouve Ga 2.20 « ce n’est plus moi qui vis, mais le Christ en moi ». Certitude que d’aucuns ont pris pour de l’orgueil alors que c’est une surprise pour Paul lui-même, qu’il ne parvient pas à expliquer. Car c’est une attitude d’accueil, « abandonné à son action », qui fait de nous réceptacle de plus grand que nous, afin que, par tout notre être, à chaque jour et jusqu’à notre dernier instant, le Christ soit ce ressuscité qui se manifeste à travers nous. Que jusqu’à notre dernier instant notre souffle soit témoignage des merveilles reçues, que jusqu’à notre dernier souffle un sourire, par delà la douleur où l’inconscience, parvienne à dire cette attente brûlante.
Mais ce témoignage du dernier instant ne sera lisible, ne sera « manifestation » que si toute notre vie a été pétrie de cette attente, en étant au service de son Règne, acteurs de sa tendresse et de sa sollicitude pour toute larme, révélateurs de sa proximité intérieure à chacun, livres ouverts où l’Evangile devient une expérience d’aujourd’hui, d’une actualité qui devient tout à coup brûlante de sa Présence, toute illuminée de la joie du « Royaume ». Que si notre vie a été le témoignage de la « folie de Dieu ». La seule folie capable d’abattre toutes nos constructions bien calculées : la folie d’un mot d’Amour, murmuré à chacun avec cette étrange « crainte » dont témoigne Paul en 1Co2.3.
Tout simplement parce que l’Amour que le Seigneur éprouve pour chacun devient le nôtre : sa déclaration d’Amour devient la nôtre.
Denis
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