Vendredi 28 novembre 2008 Lc 21.29-33
Jésus parlait à ses disciples de sa venue. Il leur dit cette parabole : « Voyez le figuier et tous les autres arbres. Dès qu’ils bourgeonnent, vous n’avez qu’à les regarder pour savoir que l’été est déjà proche. De même, vous aussi, lorsque vous verrez arriver cela, sachez que le royaume de Dieu est proche. Amen, je vous le dis : cette génération ne passera pas sans que tout arrive. Le ciel est la terre passeront, mais paroles en passeront pas. »
Si l'on reconnait l'arbre à ses fuits, un arbre fruitier a un sens particulier pour les juifs : le figuier. Il symbolise la prière (voir Mc 11.12-14/20-26). Le figuier sous lequel Jésus a « vu » Nathanaël, ce qui emporte l’adhésion de ce dernier, pourtant revêche aux Nazaréens (Jn 1.43.51), sans doute car il a fait une Rencontre en faisant oraison. Le figuier stérile de Lc 13.6-9, où Jésus nous indique que la prière peut parfois être aride, mais nous demande de garder confiance, d’y mettre de l’engrais, de la soigner avec amour.
Or si les bourgeons annoncent l’été, ils annoncent aussi sa promesse : la récolte, les fruits qui seront conservés pour donner nourriture à tout le reste de l’année, et donc à toute notre vie. Mais alors, quel est le fruit de la prière ?
A en croire ce passage, c’est la venue du Christ en nous. Lorsque Jésus nous parle de sa venue, ce n’est pas seulement pour la fin du monde ni pour la Rencontre ultime et définitive à la fin de notre vie. C’est pour aujourd’hui. « Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23.43) dit Jésus sur la croix au larron qui le prie. Pas demain, pas un de ces jours. Aujourd’hui. « C’est aujourd’hui que cette parole s’accomplit » (Lc4.21) devient donc notre quotidien si nous le vivons dans la prière.
Venue du Christ qui vient habiter notre prière comme pour Nathanaël, se fait présence et émerveillement au cœur de notre silence, et « partage son repas avec nous » (Ap 3.20). Jésus qui vient habiter notre regard, qui vient transformer la manière dont nous voyons ceux qui nous entourent, Jésus qui vient habiter chacun de nos gestes, où nous brûlons de nous faire serviteurs, que ce soit dans notre métier ou dans les actions que nous pouvons mener par ailleurs, Jésus qui vient habiter notre désir même, qui devient celui de nous donner en « Action de grâce », Eucharistie.
Alors, devant une telle promesse pour « aujourd’hui » , il n’y a plus qu’à fondre en prière, à la fois dans l’émerveillement et dans une espérance sans borne, où la « venue » du Fils de l’homme se fait dans notre génération, où « son heure » devient la nôtre, où tout cela s’ « accomplit » avant que le ciel et la terre en nous ne passent, où sa Parole, source de notre prière aura donné son fruit, comme nous le promettait Isaïe (Is 55.10), où « voici qu’[Il] fait un ciel nouveau et une terre nouvelle (Is 65.17) qui illuminent ce qui pourrait n’être que la grisaille des jours.
Denis