Mercredi 22 avril 2009 Jn 3.16-21
Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique : ainsi tout homme qui croit en lui ne périra pas, mais il obtiendra la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement, celui qui ne veut pas croire est déjà jugé, parce qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu. Et le Jugement, le voici : quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leur œuvres étaient mauvaises. En effet, tout homme qui fait le mal déteste la lumière : in ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne lui soient reprochées ; mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin que ses œuvres soient reconnues comme des œuvres de Dieu.
Il y a une dissymétrie dans la dernière phrase. Les mauvaises œuvres seraient reprochées à leur auteur. Mais celui qui agit selon la Vérité désire que ses œuvres soient de Dieu. Son regard est entièrement tourné vers cette Vérité, il n’existe plus pour lui-même, il est comme totalement transparent de Celui qui l’attire, et ne se pose peut-être même plus la question de ses œuvres, qui parlent d’elles-mêmes. Non qu’il reste inactif, mais il ne cherche pas spécialement à être comme ceci ou comme cela : la Vérité est la Vérité, elle ne feint pas. L’élan qui l’habite est plus fort que lui, et il trouverait impossible et déchirant d’agir autrement, il se trahirait lui-même.
C’est peut-être ici un rappel du Jugement dernier de Mt25, où ceux qui ont donné à boire à celui qui avait soif, vêtu celui qui était nu, etc., ne s’en souviennent même plus. Cela leur était naturel. « La main gauche ignore ce que fait la main droite ». Le saint est sans doute celui qui ne cherche pas spécialement la sainteté, et encore moins l’exception, mais simplement… la Vérité de l’Être.
Ce peut-être celui qui a été touché par Jésus-Vérité au point qu’il devient malgré lui un autre Christ, Celui qui ne parvient pas à s’habituer à cette attirance que Dieu a pour lui, et garde en quelque sorte cette fièvre au long des années, parce que la brûlure de la Présence ne se calme jamais, et teinte tous ses actes de cet élan.
Mais « Il ya plusieurs demeure dans la maison de mon Père » (Jn 14.2). L’élan peut aussi jaillir d’un Dieu dont l’homme incroyant ou agnostique n’a pas entendu le Nom, mais auquel il aurait offert la résonnance de tout son être et, sans enfermer Dieu dans un concept, vivrait son humanité dans cette transparence du cœur, qui révèle toutes les couleurs de la vie. Croire en la Vérité n'est pas réservé aux Chrétiens, mais aux "hommes de bonne volonté" dont parle le Gloria.
Heureusement pour notre peu de foi !
DP
Commentaires