En 1907 qu’une jeune équipe de professeurs au Saulchoir lança la Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques (RSPT). Pour fêter le centenaire de la RSPT, un colloque intitulé « Frères prêcheurs : une vocation universitaire ? » est organisé du mardi 20 novembre au jeudi 22 novembre 2007 par le RSPT en lien avec l’Institut Catholique de Paris (ICP) et les éditions Vrin.
Lorsque Lacordaire restaura l'Ordre des Prêcheurs en France, il entendait manifester non pas l'opposition, mais la proximité de l'Evangile avec les aspirations du monde moderne. Ambroise Gardeil en tira toutes les conséquences dans le domaine des études. Les dominicains autaient pour tâche de servir l'intelligence de la foi par l'enseignement de niveau universitaire, fortement enraciné dans la tradition, mais non moins solidement informé des avancées du savoir et des questions que pose l'actualité de la recherche. En 1907, de jeunes disciples du P. Gardeil, professeurs au Saulchoir, lancèrent la Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques. A leur suite, des dominicains comme M.-D. Chenu, A.-J. Festugière, Y. Congar, D. Dubarle, continuèrent à oeuvrer dans cet esprit d'ouverture et de scientificité. L'étude privilégiée des doctrines médiévales permit de remonter aux sources et de renouveler ainsi la lecture de saint Thomas d'Aquin. Le même souci d'ancrer la théologie dans l'histoire et les cultures prépara le concile Vatican II, contribua à la mise en œuvre et accompagna sa réception.
Mais devait-il jamais aller de soi que des religieux " fussent associés à des séculiers dans l'enseignement " comme le voulait Thomas d'Aquin au XIIIème siècle ? Etait-il possible, était-il légitime d'être à la fois frater et philosophus ? Sept siècles plus tard, Yves Congar notait dans son journal que l'on se défiait toujours, en certains milieux, de " l'idéal du Saulchoir : mériter et obtenir l'approbation des gens de l'Université, de la Sorbonne, c'est à dire des Modernes ". Le différend continue aujourd'hui de traverser l'Ordre dominicain. Des religieux, voués à la contemplation et à la prédication, peuvent ils se reconnaître " une vocation universitaire " ? L'Université de son côté, est elle prête à recevoir et intégrer la collaboration de " frères prêcheurs " ? L'intitulé de ce colloque n'est donc ni un constat de fait, ni une affirmation péremptoire, mais une question, précisément qui entend ouvrir un débat engager une réflexion aussi larges que possible.
Programme du colloque : il s'ouvrira par une conférence inaugurale d'Alain de Libéra, mardi 20 novembre 2007 à 18h30 à ICP et comportera cinq temps forts mercredi et jeudi.
Mercredi 21 novembre à l'ICP, quatre communications évoqueront dans la matinée le thème " Dans le sillage des pères Lacordaire et Gardeil : les dominicains et l'Université " puis quatre autres dans l'après-midi aborderont " La RSPT et Vatican II : la théologie universitaire au service d'un concile pastoral ". Dans la soirée du mercredi 21 au Saulchoir, une table ronde animée par François Bousquet avec des personnalités invitées abordera la question suivante : " les revues universitaires de philosophie et de théologie ont-elles un avenir ? "
Jeudi 22 novembre à l'ICP, quatre communications évoqueront dans la matinée le thème " Cent ans d'études médiévales : lire Thomas d'Aquin en historien et en philosophe " puis quatre autres dans l'après-midi aborderont " L'Université, l'Eglise et la Cité : appartenance religieuses et débat universitaire ".
Informations pratiques : si vous souhaitez assister à ce colloque vous devez vous inscrire directement au secrétariat du Centre des Etudes du Doctorat de l’Institut Catholique de Paris (tél. 01.44.39.52.57 et courriel : [email protected] ).
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