Ouiiiii !!!
Aujourd’hui, enfin un bout d’Evangile où Jésus est pas cool !! On est loin de
Mimi Polnareff et de son « on ira tous au paradis, même moâââââ ! » Le genre
d’Evangile qui vous culpabilise un peu plus (au cas où vous ne l’auriez pas
assez été pendant vos années de caté ou dégoûté puisque culpabilisé par
certains représentants de l’Eglise)
Je reprends
rapidement : Saint Marc (chapitre 10) raconte l’histoire de ce jeune homme BSTR
(bien sous tous rapports) qui, même s’il respecte toutes les lois, en veut
encore plus ! Il sent bien qu’il y a un manque, le petit plus qui fait qu’il se
tourne vers Jésus et lui dit « mais je fais tout comme il faut, je suis la Loi
etc… mais qu’est ce qu’il faut que je fasse en plus pour avoir la vie éternelle
». Et là, vlan, prends ça dans les dents : « tu vends tout ce que tu as et tu
viens avec moi ».
Et là : le
blocage : impossible. Trop dur pour lui.
Honnêtement,
qui ne réagirait pas pareil ?
Je
comprends le jeune homme à 100% ! Je trime assez dur pour avoir un salaire,
faire tourner ma petite vie à moi avec ses besoins immédiats et vitaux, manger,
avoir un toit, engraisser la SNCF pour aller voir Chéri, et me faire plaisir
avec un théâtre de temps en temps, une expo, et le sacro-saint shopping. Une
vraie vie de Bobo parisienne diront certains, le tout enrobé d’une couche de
morale catholique.
Qu’est
ce qu’on se ressemble avec ce jeune homme dont parle Saint Marc ! Alors lâcher tout ça, pour suivre
on ne sait pas trop quoi et on ne sait pas trop pourquoi, c’est moyen comme
idée.
J’admire
les gens qui peuvent tout laisser tomber, leurs richesses notamment pour se
mettre aux services des autres. Je pense notamment aux frères franciscains du
Bronx.
Mais je
sais aussi que le monde dans lequel je vis est suffisamment incertain pour que
la pauvreté physique nous tombe dessus sans que nous le voulions, et qu’en
aucune manière, avoir de la richesse est mal ! Ca je l’ai testé. Compter ses
centimes pour savoir si on peut s’acheter une baguette, j’ai donné. Alors
maintenant que je gagne un peu ma vie, je ne vais pas tout balancer. Et par la
même occasion on va arrêter de culpabiliser des générations entières de
catholiques.
Alors que
nous est-il demandé ici ? A priori ce serait de tout envoyer valdinguer (même
mes chaussures Barbara Bui ? : hors de question !) afin d’entrer au Paradis et
avoir la vie éternelle ; faire comme Saint François d’Assises et tout larguer
et vivre d’amour et d’eau fraîche.
Et si
nous inversions notre manière de voir ? Passer de « que faut-il faire pour être sauvé ? » à « que
faut-il faire PUISQUE nous sommes sauvés » ? Parce que peut-être que
justement le message est là : Jésus nous prend par la main, il nous sauve de
ces contingences et de ces calculs débiles de bons points à gagner pour aller
au Paradis. Ca, les bons points et les mauvais points, il les a pris avec lui
sur la Croix.
Par contre, puisqu'il a fait ça pour nous, il nous a donné une autre mission : aller au-delà, focaliser notre énergie pour réaliser, aujourd’hui, maintenant, sur terre le Paradis. C’est déjà de remettre chaque chose à sa juste valeur (oui, même mes chaussures Barbara Bui) pour se tourner vers l’essentiel et bâtir le royaume de Dieu sur terre. Tout lâcher et le suivre, ça veut peut-être dire lâcher du lest dans sa vie matérielle, pour se tourner vers des choses plus essentielles : avoir le même regard que celui que Jésus pose sur ce jeune homme riche : un regard d’amour.
Tellou (voir aussi Angel Cake)
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