Mardi 29 juillet 2008 Luc 10.38-42
Alors qu’il était en route avec ses disciples, Jésus entra dans un village. Une femme appelée Marthe le reçut dans sa maison. Elle avait une sœur nommée Marie qui, se tenant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : Seigneur, cela ne te fait rien ? Ma sœur me laisse seule à faire le service. Dis-lui donc de m’aider. » Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour bien des choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part : elle ne lui sera pas enlevée ».
Reconnaissons-le, Marthe et Marie sont comme deux visages de notre Janus intérieur: sont mêlés en nous ce serviteur et ce contemplatif, natures que Jésus exaltera au plus haut point. Plus nous sommes l’un et l’autre, plus nous pouvons correspondre à cette « imitation de Jésus Christ » que demande St Paul dans la lecture de ce matin (Rm 12.1-2), offrant « [notre] personne et [notre] vie en sacrifice saint, capable de plaire à Dieu », plus nous serons, selon la prière Eucharistique III, cette « éternelle offrande à ta Gloire »,. Ne pas servir et ne pas écouter nous couperait de nous-même et de Dieu, définition exacte du péché !
C’est le déséquilibre dictatorial de Marthe qui est pointé du doigt. Nous sommes souvent tentés, dans le feu du « service », d’oublier de prendre des forces dans la prière. L’activité est telle que nous remettons facilement à plus tard ce branchement à la source, pris dans la dictature de la tourmente. Et voilà que notre motivation perd son sens originel et, sans déranger, s’en va à pas feutrés, discrètement, puis ferme la porte délicatement derrière elle. Jésus vient nous mettre en garde contre cette myopie qui rend tout machinal. St François et Mère Térésa, à leurs frères et sœurs qui se plaignaient de ne pas avoir assez de temps pour répondre à la demande et réclamaient une réduction des temps d’offices, répondaient l’un comme l’autre « alors, nous allons les augmenter ».
Une seule chose est nécessaire : cette écoute-prière, dans laquelle naîtra la raison d’être du service, où nous ne serons plus acteurs, mais « acteurs de grâce », la prière et l’écoute continuant au cœur de notre agir, dès lors transfiguré par la présence qui nous habitera, car inondé de cet Amour reçu et débordant que Marie sut si bien capter.
Notre action ne sera plus autosuffisante, mais œuvre de Celui qui nous y appelle, comme dans le psaume 39 « Tu ne demandais ni holocauste ni sacrifice, mais tu m’as fait un corps » (traduit ainsi par St Paul). C’est alors que nous pourrons non seulement vivre le passage de la prière Eucharistique cité plus haut, mais aussi sa conclusion, agissant « par Lui, avec Lui, et en Lui », instruments dociles dans les mains du Créateur.
Denis
Tags : prière, action, Marthe, Marie, Zundel, Prière Eucharistique
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