Dimanche 17 Août 2008 Rm 11.13-15.29-32
Frères, je vous le dis à vous, qui étiez païens : dans la mesure même où je suis apôtre des païens, ce serait la gloire de mon ministère, de rendre un jour jaloux mes frères de race et d’en sauver quelques-uns. Si en effet le monde a été réconcilié avec Dieu quand ils ont été mis à l’écart, qu’arrivera-t-il quand ils seront réintégrés ? Ce sera la vie pour ceux qui étaient morts !
Les dons de Dieu et son appel sont irrévocables. Jadis, en effet, vous avez désobéi à Dieu et maintenant, à cause de la désobéissance des fils d’Israël, vous avez obtenu miséricorde ; de même, eux aussi, maintenant ils ont désobéi au cause de la miséricorde que vous avez obtenue, mais c’est pour que maintenant eux aussi, ils obtiennent miséricorde. Dieu, en effet, a enfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous les hommes.
Sapristi, Paul n’y va pas avec le dos de la cuiller. Voilà que Dieu nous a enfermés comme des enfants rebelles ? Encore le mythe d’Adam et Eve chassés du jardin d’Eden ?
Peut-être, mais…. Sans l’erreur de nos deux mythiques ancêtres, nous ne pourrions atteindre à notre épanouissement intérieur , inconscients de ce nous sommes. Malheur et bonheur seraient dénués de sens. Car nous sommes seulement enfermés dans ce qui nous est le plus cher : notre nature profonde d’hommes libres Qu’elle soit de pensée, de parole, d’action, de déplacement, la liberté nous est tellement constitutive que sa privation nous semble une apnée : vivre libre ou mourir ! Avec Dieu, enfermement s’écrit avec un L. Dieu est Amour (1Jn4.8) , et la liberté en est la condition indispensable.
Le récit de la création montre qu’un apprentissage est nécessaire pour l’utiliser, agir de manière responsable et conséquente. Ce n’est que dans ses expériences que la liberté de l’homme s’affine, se réoriente : non plus pour faire n’importe quoi, mais choisir ce qu’il y a de bon.
Lent et difficile travail où nous sommes si magnifiquement accompagnés. Car nous en faisons l’expérience. S’orienter vers Dieu démultiplie les grâces reçues, puisqu’elles sont libres de nous rejoindre. Nous croyons Dieu avare, ne nous témoignant sa Tendresse qu’avec parcimonie, alors que c’est nous qui ne lui laissons pas la liberté de nous atteindre. Nos peurs et nos fausses visions de Lui enferment sa Miséricorde. Le Paradis, ce sera certainement cet acquiescement total de notre part Quelle fête, puisque dès maintenant, toute caresse de Dieu effleurant le cours de notre vie est déjà si surabondante, qu’elle nous fait pleurer de joie.
Oui, on ne peut voir Dieu sans mourir, dit l’Ecriture. Mais orienter notre liberté dans un « oui », comme Marie, comme tant de saints, cela crée quelques raccourcis saisissants : « le voile du temple se déchire », lui qui séparait le Saint des Saints et le monde. Finalement, la mystique est peut-être seulement ce « Oui » qui transforme notre liberté en danse au cœur de la Miséricorde offerte à tous.
Denis
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