Mardi 9 septembre 2008 Lc6.12-19
En ces jours là, Jésus s’en alla dans la montagne pour prier, et il passa la nuit à prier Dieu. Le jour venu, il appela ses disciples, en choisit douze, et leur donna le nom d’Apôtres : Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélémy, Matthieu, Thomas, Jacques fils d’Alphée, Simon appelé le Zélote, Jude fils de Jacques, et Judas Iscariote, celui qui fut le traître. Jésus descendit de la montagne avec les douze Apôtres et s’arrêta dans la plaine. Il y avait là un grand nombre de ses disciples, et une foule de gens venus de toute la Judée, de Jérusalem et du Littoral de Tyr et de Sidon, qui étaient venus l’entendre et se faire guérir de leurs maladies. Ceux qui étaient tourmentés par des esprits mauvais en étaient délivrés. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu’une force sortait de lui et les guérissait tous.
J’étais récemment avec un ami qui venait d’être choisi pour une responsabilité qui lui semblait hors de portée. Et nous constations combien nous sommes incapables de répondre à l’appel qui nous est fait. Simon, André et les autres ne sont pas appelés en fonction de leurs capacités. Ils sont appelés à se laisser faire, à laisser Dieu agir en eux. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisis » (Jn 15.16), qui se fait l’écho de ce passage, prend tout son sens si et uniquement si nous disons « oui ». Si nous nous faisons serviteurs, instruments dociles et amoureux de l’instrumentiste, pour que la musique soit belle, pour rester accordés à son chant. Ce n’est jamais l’instrument qui s’accorde lui-même, mais le musicien qui règle les cordes.
Pour l’heure, les Apôtres sont dans une phase de préparation. Ils vont voir l’œuvre à accomplir, la contempler. Tout commence par la contemplation dans une Rencontre. Plus tard, ils seront envoyés , par deux, pour annoncer ce Royaume de Dieu, guérir, etc. , c’est à dire réaliser à leur tour ce qui leur semble impossible. Qui se croit capable de faire un miracle ? Un prêtre n’est pas capable d’être prêtre par lui-même, je suis incapable de répondre à ma mission par moi-même, mais seulement par la place que je laisse à Dieu pour qu’il fasse son métier de Dieu en moi, avec moi, et par moi. Merveilleux renversement de la conclusion de la prière Eucharistique, désarmante humilité de Dieu, vraie communion eucharistique de l’homme avec son créateur.
Il m’a choisi. Sommes- nous conscients de ce privilège d’une élection, par pure grâce, ce privilège des serviteurs qui seuls savent d’où vient le vin de Cana, ce privilège de voir des miracles éclore sous leurs mains alors qu’ils n’y sont, eux, pour rien ? Alors, le psaume 115 est à nouveau la seule parole qui sorte de notre bouche devenue muette d’étonnement, devant ce que les autres n’auront peut-être même pas vu, mais nous, nous savons :
« Je crois, et je parlerai, moi qui ai beaucoup souffert, moi qui ai dit dans mon trouble « l’homme n’est que mensonge » : comment rendrai-je au Seigneur tout le bien qu’il m’a fait ? »
Denis
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