Aujourd’hui, journée des vocations, on entend vraiment de tout. Par exemple, tout à l’heure en chaire, la thèse officielle : « non, il n’y a pas de crise des vocations ». Certes, si une vocation (du latin vocare), c’est avant tout un appel, parler de crise des vocations signifierait que Dieu n’appelle plus, ce qui serait une ineptie ! En revanche, il y aurait bien une crise de la réponse à cet appel car, pour l’entendre, il faut « avoir les bons écouteurs » ! S’il y a trop de bruit autour, on passe à côté. Dans ce monde assourdissant et pressé, les jeunes sont sans cesse en mouvement, pris dans le tourbillon de l’action … Difficile, dans ce contexte, d’être réceptif.
Oui, bon ! La vocation dont on parle est bien entendu religieuse, l’appel venant de Dieu. Comme on ne peut pas s’appeler soi-même, il y aurait donc deux types de personnes : celles ayant perçu un appel (mais certaines n’ont pas bien écouté, nous dit-on), qu’elles y aient répondu ou non, et les autres.
Ah zut alors ! je me demande si je ne fais pas partie des autres.
Fort heureusement, on utilise aussi le mot vocation pour désigner l’impulsion qui vient des profondeurs de notre être, l’inclination, la disposition, le talent, etc. qui peut aboutir aux mêmes résultats. Du coup, on peut aussi parler de vocation artistique ou professionnelle, de vocation pour le mariage, etc.
On admettra donc que tous les hommes et toutes les femmes, et pas seulement quelques uns, sont susceptibles d’entendre, de percevoir, de ressentir une force intérieure ou extérieure de nature à orienter leur regard, leur intelligence, leur vie entière, plus ou moins nettement, plus ou moins définitivement.
Fort bien, mais j'entends encore le prêtre annoncer que la prêtrise c'est "mieux" que la simple vie de "laïc" ! Ah zut alors ! Comme femme, alors je ne peux pas ? Non, ce n’est pas permis, mais il reste moniale, c’est moins bien que prêtre, mais quand même mieux que laïc.
Alors, il est temps de rappeler bien fort ceci : Il n’y a pas d’échelle de Richter pour les vocations. Tout chrétien, de par son baptême, a reçu le titre de « Fils de Dieu », mais aussi de « Prêtre, Prophète et Roi Serviteur ». Chaque baptisé est alors appelé à assumer plus ou moins bien ces fonctions selon sa situation, les circonstances et la mission reçue de l’Eglise, les uns étant davantage Prêtres, d’autres Prophètes et d’autres Rois Serviteurs. Toutes ces vocations, toutes ces missions se complètent. L’Eglise dépérirait s’il venait à manquer l’une ou l’autre de ces vocations.
On peut donc être pleinement laïc, homme ou femme, célibataire ou marié, et assumer ces fonctions avec cœur là même ou notre vie nous inscrit, où d’ailleurs souvent aucun prêtre ni aucune moniale ne mettent jamais les pieds, là où se vit aussi tous les jours la vie du monde. Toute vie de laïc peut être de prière. Toute vie de laïc peut être apostolique et de service auprès des hommes et des femmes de la communauté humaine. Toute vie de baptisé n'est-elle pas, chacune à sa manière, vie donnée à Dieu ?
Chacun de nous peut donc accomplir dans sa vie l’appel de Dieu. Nous sommes TOUS appelés à la Sainteté. Nous avons TOUS une vocation. Nous sommes TOUS appelés à faire de notre vie un service à Dieu, une réponse à sa parole. Que l’on soit laïc, laïc engagé, diacre, religieux(se) ou prêtre.
PV